Une alimentation dissociée pour plus de vitalité ?

Retour aux sources

Les principes du régime vulgarisé par Shelton dans les années 50 sont que chaque aliment requiert un temps de digestion et un milieu plus ou moins acide ou basique pour délivrer au mieux ces nutriments. Ainsi, pour faciliter la digestion il est recommandé de ne pas associer certaines catégories d’aliment au cours d’un même repas. Il en résulterait un regain d’énergie, une perte de poids et une amélioration des problèmes digestifs.

Le régime Montignac reprend cette notion des combinaisons alimentaires en étant moins drastique que Shelton. Mais il base sa méthode également sur l’impact métabolique et hormonal des aliments. C’est pourquoi, il complète avec l’éviction d’aliments à index glycémique élevé. Voir Article sur le sucre

On retrouve aussi certaines préconisations sur les associations alimentaires dans l’Ayurvéda et la Médecine traditionnelle chinoise.

Principes et mise en application de l’alimentation dissociée

Les principes de base :

Ne pas mélanger les amidons (glucides lents ou rapides) avec les protéines animales
Ne pas mélanger les amidons (glucides lents ou rapides) avec les aliments acides

Pour s’y retrouver, il faut commencer par identifier les catégories d’aliment en fonction de leur complexité, de leur temps de digestion et de leur milieu de digestion privilégié.

Voici une synthèse inspirée de différents écrits sur le sujet.

CATEGORIES	EXEMPLES
Amidons complexes, farineux	Céréales : riz, blé Pain
Amidons légers	Légumes racines : carotte, navet, betterave, patate douce Courge Pois
Protéines complexes	Viande, poisson
Protéines légères	Légumineuses, œuf, produits à base de lait de chèvre, brebis, beurre
Acides	Produits issus du lait de vache* Fruits Alcool, vin Café Sucres rapides Citron, Vinaigre, Moutarde Bonbons Charcuterie
Neutres	Légumes Champignons Aromates et épices Oléagineux Huiles

*Les produits laitiers à base de lait de vache sont considérés comme acides du fait de leur composition (forte teneur en protéines, facteur de croissance, pesticides, antibiotiques…) – cela serait à mitiger pour des produits de grande qualité avec peu de transformations et produits sur des élevages plein air, respectueux de l’animal et de sa nature.

Voici, ce que je retiens et que je propose comme base bénéfique à la majorité d’entre nous :

Eviter de multiplier les catégories d’aliments dans un même repas : par exemple pas mettre 2 sources de protéines dans le même repas

Sans dissocier complètement, donner une stratégie à votre corps en faisant des repas à dominante « protéines » ou à dominante « glucides » ou à minima en évitant de combiner amidons complexes avec protéines complexes.

Manger les fruits en dehors des repas – ils sont bienvenus comme en-cas à 17h

Intérêts et inconvénients de la dissociation alimentaire

Tout d’abord, le premier avantage de la dissociation alimentaire est de retrouver un confort digestif : c’est-à-dire moins de ballonnements et de gaz, de remontées acides, de variations du transit, d’intolérances alimentaires… Par voie de conséquence, il contribue à améliorer la vitalité. Comme la digestion est facilitée, il y a moins de fatigue postprandiale. Cela permet aussi de rester mieux concentré et d’avoir une énergie plus stable tout au long de la journée (surtout si l’on combine cela à l’éviction des aliments à index glycémique élevé). Un autre effet pourrait aussi être la perte de poids.

Pour les sportifs, ce principe d’alimentation peut être utilisé pour gonfler les stocks de glycogène avant une compétition.

L’inconvénient principal réside dans sa mise en application pas toujours évidente, surtout si vous mangez régulièrement à l’extérieur. Une fois dépassé l’appropriation des combinaisons souhaitables ou non, il faut veiller à garder des apports équilibrés à la fois en protéines et glucides. Enfin, le plus important est de garder à l’esprit, que comme pour toute cure, cela s’inscrit avec un objectif et dans une durée définie. Dans certains cas, la perte de poids peut être importante et il pourrait y avoir un risque de carence car certaines associations alimentaires favorisent l’assimilation des nutriments.

Pour qui ? Pourquoi ?

Les personnes qui ont une activité intellectuelle intense, qui stressent ou qui sont épuisées peuvent tirer profit de cette approche. De même, les personnes âgées pour lesquelles les capacités digestives baissent pourraient en bénéficier. Ce mode d’alimentation mérite l’attention des personnes qui souffrent d’inflammation intestinale ou encore celles qui ont des capacités enzymatiques amoindries.

Bien évidemment, le conseil avisé d’un naturopathe permettra de doser la mise en application en fonction de vos ressources et besoins. Par exemple, la diète peut être proposée sur un repas par jour, quelques jours par semaine ou sur l’ensemble des repas pendant une durée plus ou moins longue.