Et si c’était à cause du sucre ?
Sommeil agité, coup de barre, prise de poids, baisse de l’immunité, bouffées de chaleur, migraines, perte de mémoire et problème de concentration, problème de peau, vieillissement prématuré, douleurs articulaires, dépression, troubles intestinaux, infertilité, mycose vaginale…
Tout autant de problèmes qui pourraient venir de votre métabolisme glucidique !
Loin de moi l’idée de diaboliser le sucre de manière générale. Alors pour mieux comprendre, explorons plus en détail ce qu’est le sucre. D’ailleurs, nous devrions parler des sucres. Dans la grande famille des glucides nous trouvons :
– les amidons (ou féculents parfois appelés sucres complexes ou sucres lents),
– les fibres très présentes dans les légumes,
– et les sucres qui donnent une saveur si douce à certains aliments (appelés sucres rapides) : du miel, au sucre blanc (saccharose) en passant par le sucre des fruits (glucose + fructose).
Tous les végétaux vont contenir plus ou moins d’amidon, de fibres ou de sucres (glucose, saccharose, fructose). Il y a plus de fibres dans le poireau et le brocoli. Alors qu’il y a plus d’amidon dans la pomme de terre ou les céréales et plus de fructose dans les fruits.
Le glucose est le carburant essentiel de notre corps. Notre métabolisme va produire du glucose à partir des aliments riches en glucides que nous ingérons afin de produire de l’énergie. Le fructose n’est pas essentiel.
A noter : quand nous n’ingérons pas de glucides, notre corps va fabriquer du glucose à partir d’autres molécules : protéine et acides gras. C’est ce qui se passe pour les régimes cétogènes ou le jeûne par exemple.
Quel est le problème avec le sucre ?
Le problème avec le sucre présente plusieurs aspects qui vont se renforcer les uns et les autres.
1/ Quand la quantité d’énergie apportée est trop grande par rapport à nos besoins : notre corps rentre en mode stockage. Il fait ses réserves d’énergie pour plus tard sous forme de graisses. C’est la cause principale invoquée pour expliquer la prise de poids. Pourtant, cette approche quantitative ne saurait suffire.
2/ La consommation de sucre va impacter notre glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans notre sang.
- Plus le pic sera grand plus notre corps entre en mode stockage.
- Quand la glycémie redescend (avant même d’être revenue à la normale), elle déclenche une sensation de fringale. D’où « le sucre appelle le sucre ».
- Avant de se stabiliser, une hypoglycémie réactionnelle se produit. Elle nous donne l’impression de fébrilité et donc l’envie de manger du sucre pour pallier à ce désagrément.
Les produits raffinés (riz blanc, pain blanc comparativement au riz et pain complet), le sucre de table, les sucreries, les sodas, les jus de fruits etc… vont générer des pics plus importants.
Voici une explication possible pour vos coups de pompe qui, à la longue, peuvent évoluer en une fatigue chronique.
La répétition de ces pics tout au long de la journée va solliciter notre pancréas. En effet, il sécrète l’insuline qui permet au sucre sanguin de rentrer dans les cellules. Quand le pancréas s’épuise, quand la régulation de la glycémie ne se fait plus : c’est le pré-diabète… puis le diabète de type 2 qui peut s’installer.
3/ Quand nous étions hommes dans la savane, la saveur sucrée était une garantie que l’aliment était sûr et énergétique. Notre appétence pour le sucre est une programmation bien ancrée.
Si nous ajoutons à cela que l’ingestion de sucre déclenche la sécrétion d’hormone du plaisir. Nous comprenons que ce n’est pas si simple de ne pas céder à cette tentation. Et les industriels ont bien compris çà aussi. Avec les procédés industriels, il est possible d’extraire et de synthétiser des molécules de sucre pour des préparations plus douces les unes que les autres. A tel point que nous retrouvons des sucres dans des plats préparés salés sous plus de 56 appellations. De quoi s’y perdre !
L’addiction au sucre est de plus en plus courante notamment chez les enfants et ados. Les problèmes de troubles de l’attention, de surpoids, de diabète juvénile… suivent cette même progression.
4/ Le glucose peut être métabolisé par tous nos organes. Mais le fructose n’est pris en charge que par le foie. Quand le foie est surchargé de fructose, il stocke aussi et cela donne un foie gras – ou syndrome NASH Non Alcoolic Steato Hepatitis qui est une cirrhose non alcoolique du foie. Mais ce n’est que le début du problème ! En effet, le foie réalise tant d’autres fonctions que s’il commence à être malade cela se répercute sur notre santé globale.
Alors comment trouver l’équilibre entre plaisir et santé ?
Maintenant que le problème est posé, voici quelques pistes à explorer pour revoir votre rapport au sucre et réduire sa consommation sans se couper du plaisir qu’il procure. Tout est une question de dose encore une fois ! L’objectif va être de ne pas faire trop de pics de glycémie dans sa journée. Alors voici des solutions pour réduire la fréquence et l’ampleur de ces pics.
Les trucs et astuces :
- Eviter les produits transformés, les plats préparés, les sodas ou à minima prêter attention aux glucides qui composent le produit.
- Commencer sa journée avec un petit déjeuner salé ou à faible index glycémique : œuf, avocat, pain complet + beurre, sardine, fromage…
- Commencer ses repas avec des crudités. Manger les glucides et sucres en fin de repas.
- Consommer les fruits entiers accompagnés de quelques oléagineux.
- Aromatiser les desserts avec des épices comme la réglisse, la vanille, la cannelle pour réduire la quantité de sucre.
- Bouger après un repas riche en glucides pour dépenser l’énergie apportée.
Pour aller plus loin je vous recommande le livre de Jessie Inchauspé « Faites votre révolution glucose » et le podcast de Métamorphose où elle est interviewée.
Si cela vous intéresse, les documentaires d’Arte : Un monde obèse, Le sucre : un doux mensonge