Femmes, merveilleuses funambules
J’ai récemment lu dans un article que 80% des femmes souffrent des SPM. Le fameux syndrome prémenstruel, vous savez, celui qui faisait passer les femmes pour folles jusqu’au début du 20ème siècle. Çà fait beaucoup 80% ! Et ce qui m’a interpellé encore plus c’est que les symptômes s’exacerbent autour de la 40aine. Là je me suis dit, ah c’est donc çà ? Et moi qui croyais que je payais le prix du régime pizza-glace de mon voyage en Italie de l’été. Voilà que j’ai trouvé une autre explication : la pré-ménopause ! Déjà ? A 42 ans c’est tôt non ? J’ai donc entrepris de refaire un cycle de formation sur le sujet du féminin de manière à explorer le sujet plus en profondeur. Mon mantra a longtemps été : la femme est un Homme comme les autres ! Je refusais de me sentir plus vulnérable, cyclique, victime de mes hormones… Jusqu’à ce que dame nature m’envoie des signes et que mon corps se mette à dérailler.
Comme une impression de revivre la puberté : les spasmes qui lacèrent le ventre, les seins douloureux, la fatigue extrême, les pulsions de sucre et puis surtout les humeurs oscillantes incompréhensibles et non maitrisables. Moi-même j’ai cru que je sombrais dans la folie ! Et puis, tout s’embrouillait dans ma tête avec ses histoires de lignées de femme et l’héritage transmis. Avec cette épée de Damoclès planant au-dessus de ma tête, je m’applique à, malgré tout, palper des seins endoloris. Pour que les vagues de tristesse ou de colère qui me submergent n’engloutissent pas ma vie sociale, j’entame une thérapie psychocorporelle. Et enfin, pour éviter d’ajouter des kilos à ce corps souffrant, j’ai repris les bonnes habitudes alimentaires qui me ramènent à l’équilibre.
Bon, et ces journées de formation sur le féminin ? D’abord, avant de vous partager quelques enseignements qui pourront vous aider : un grand merci à Katéri, notre formatrice. Pour moi, ce fut un soulagement. Non, je ne suis pas folle. Non, ce n’est pas parce que, même en tant que Naturo, je ne fais pas tout bien dans mon programme d’hygiène de vie. Ça fait du bien de lâcher la culpabilité ! Et vous aussi vous pouvez (si jamais cela vous était venu à l’esprit !).
Après ces journées à approfondir la physiologie, je dois me rendre à l’évidence, ce corps de femme est fabuleusement complexe. Sans le savoir nous sommes de superbes funambules. Tout commence à la puberté. Le corps change. Les hormones prennent les rennes de nos modifications physiques, biologiques et psychiques. Ensuite, de la puberté à la ménopause, la vie de la femme est rythmée par les cycles menstruels. Sur le fil tendu de notre vie, la recherche d’un nouvel équilibre doit être sans cesse renouvelée. Pour certaines, la progression se fait sans douleur, sans grande influence sur le quotidien. Pour d’autres, l’équilibre progestérone-œstrogène reste fragile. Le balancier ne suffit pas toujours à atténuer la douleur ou l’inconfort généré par les fluctuations hormonales. Chaque grossesse est un chamboulement en soi sur tous les plans. De la femme sexuelle à la femme mère, le centre de gravité se meut. Lors de la pré-ménopause, les oscillations prennent une amplitude sans égale. Puis vient la ménopause comme une nouvelle étape de vie. Certaines femmes verront la ménopause comme une libération. D’autres auront des difficultés à entrer dans cette phase tant au plan physique que mental. Comme si le rideau tombait sur l’acrobate. Mais là encore, l’artiste équilibriste continuera d’avancer sur cette corde où la vie la conduit, en quête d’une nouvelle stabilité.
Autant de femme autant de funambules ! Je suis heureuse d’avoir cette vision qu’apporte la naturopathie, à la fois individuelle et globale. Et je mesure à quel point, ici peut-être plus que dans d’autres domaines, cette approche a toute sa place pour aider chacune à vivre sa féminité.
Quelques clés pour garder l’équilibre
- Un traitement hormonal n’est jamais anodin – ceci reste un traitement médical avec des effets bénéfiques et des effets indésirables à considérer.
- Prenez soin de votre foie, encore plus lorsque vous prenez une contraception hormonale ou lors de la pré-ménopause. Pour cela :
- favorisez les choux, le radis noir, l’artichaut,
- réduisez l’alcool, le café
- évitez le tabac, les drogues et les cosmétiques
- Considérez votre corps comme une boussole et soyez à l’écoute des signes douloureux qui indiquent que l’équilibre est rompu. Consultez, faites-vous accompagner.
- Utilisez les différentes énergies qui œuvrent tout au long du cycle : l’envie, la créativité, l’action au début du cycle, l’introspection, la douceur en fin de cycle.