L’équilibre acido-basique
Notre corps aime l’équilibre. On parle d’homéostasie. Le pH sanguin, marqueur de l’équilibre acido-basique, est un des paramètres (comme la température, la glycémie…) sous haute surveillance pour garder l’équilibre. Ainsi notre corps va tout mettre en œuvre pour garder un pH sanguin entre 7,36 et 7,42, c’est précis ! En dessous de ces valeurs on est en acidose sanguine et au-dessus en alcalose. L’équilibre est fragile. Et pourtant, il est nécessaire au bon fonctionnement de chacune de nos cellules. Les nombreuses réactions chimiques et enzymatiques qui s’y produisent requièrent des conditions de pH spécifiques. Sortir de la fourchette de valeurs 7-8 est létal. C’est dire l’importance de la régulation du pH ! Pour éviter l’acidose sanguine, les acides sont stockés dans nos tissus, on parle alors d’acidification tissulaire. Par conséquent, le corps va devoir gérer une succession de déséquilibres d’un milieu à un autre pour tenter de retrouver un équilibre… du mieux qu’il peut !
Comprendre et identifier le trop d’acidité
Les indicateurs
Quand l’acidose devient chronique, elle favorise de nombreux problèmes de santé car les os se déminéralisent et se fragilisent, les muscles s’affaiblissent, le risque de calcul rénal augmente, la sensibilité à la douleur augmente, la résistance à l’insuline émerge, la tension artérielle augmente, le système immunitaire est moins efficace…
Les signes suivants sont des indicateurs que votre terrain est acide :
- Ongles striés
- Fatigue, épuisement
- Douleurs musculaires, articulaires, tendineuses
- Frilosité et mauvaise résistance au froid
- Immunité basse
- Inflammation
Pathologies associées : candidose, mycose, arthrite, arthrose, ostéoporose, rhumatisme, tendinites, goutte, calculs rénaux, calculs biliaires, reflux gastro-œsophagien, problème de peau, caries… bien sûr il y a d’autres facteurs qui rentrent en ligne de compte. Notre biologie est complexe donc l’équilibre acido-basique ne peut pas être, à lui seul, la cause de tous nos maux. Néanmoins, un terrain acide favorise l’inflammation. Et l’inflammation est le siège de la majorité des pathologies que l’on rencontre.
Les causes :
- Apport exagéré d’aliments acidifiants par l’alimentation (café, produits laitiers…)
- Trop faible consommation de légumes et fruits
- Fatigue, surmenage (physique ou mental), stress, manque de sommeil
- Sédentarité, sous oxygénation ou sport trop intensif
- Tabac
L’activité de nos cellules dans un métabolisme normal va naturellement dans le sens de l’acidification. Alors aidons notre corps en limitant les facteurs d’aggravation.
Mécanismes de régulation :
Les systèmes tampons sont les systèmes de défense du corps pour neutraliser les acides. Cela consiste à neutraliser un acide par une base (par exemple un phosphate, un bicarbonate) qui est généralement puisée dans nos propres tissus. Si nos apports par l’alimentation sont suffisants, tout va bien. Sinon le corps puisera dans ses réserves minérales, notamment le squelette. D’où un risque de perte de densité osseuse qui augmente la perte liée au vieillissement normal. Ensuite, la respiration va participer à l’élimination de certains acides (acides volatiles : gaz carbonique), la peau via la transpiration et les reins via l’urine vont en éliminer d’autres (les acides métaboliques non volatiles).
Les solutions en naturopathie
- Alimentation
La capacité d’un aliment à être acidifiant ou alcalinisant est définie par l’indice de PRAL (Potential Renal Acid Load)
Potentiel alcalinisant ou acidifiant | Alcalinisant fort | Alcalinisant moyen | Alcalinisant faible | Acidifiant faible | Acidifiant moyen | Acidifiant fort |
Indice PRAL | <-15 | -15 à -5 | -5 à 0 | 0 à 5 | 5 à 15 | >15 |
Vous trouverez facilement des classifications exhaustives sur Internet (avec des variantes en fonction des sources).
A noter que le pouvoir acidifiant ou alcalinisant d’un aliment peu changer en fonction de sa forme : cru, cuit, sec, frais, frit… Pour synthétiser, voici le classement que je propose.
Aliments acidifiants | Aliments neutres | Aliments alcalinisants |
Protéines animales : viande, poisson, œufs, crustacés…
Produits laitiers : lai, yaourt, fromage Céréales : pain, pâtes, riz… Certaines légumineuses : pois chiche, lentilles… Plats préparés et préparations industrielles Pâtisseries et viennoiseries Alcool Café |
Huiles végétales
Oléagineux |
Végétaux : la plupart des légumes et des fruits avec une mention spéciale pour les légumes feuilles verts.
Epices et fines herbes : curcuma, gingembre, paprika, cumin, coriandre, persil… Certaines légumineuses : haricots secs |
Attention à différencier les aliments acides au goût (exemple: citron, vinaigre) et ceux qui n’ont pas un goût acide mais dont la digestion va entrainer la libération de molécules acidifiantes pour l’organisme (exemple: viande). Ce sont ces derniers qui impactent l’acidité de notre corps.
Mon top : bette, épinards, mâche, pourpier, chou, courgette, brocolis, avocat, banane, fruits rouges, châtaigne, haricots secs, pomme de terre, patate douce
L’objectif n’est pas forcément de supprimer tous les aliments acidifiants mais de les réduire et de penser à une compensation en les accompagnant systématiquement d’aliments alcalinisants.
- Bouger et respirer
Pratiquer un sport jusqu’à transpiration va permettre d’éliminer une partie des acides dans la mesure où l’on ne pratique pas de manière trop intensive !
Si le sport n’est pas possible, le sauna sera une bonne alternative pour éliminer les acides via la peau.
- Gérer le stress
Le stress entraine une sur consommation des minéraux et oligoéléments : potassium, magnésium, calcium… Gérer son stress est donc important pour maintenir l’équilibre acido-basique. Pour cela, il est nécessaire d’apprendre à se détendre et à se relâcher. Trouver un espace ou un moment pour respirer n’est pas toujours évident. Mais même si ce n’est que quelques minutes, c’est déjà super. Que se soit le matin avant que toute la maison se lève, le midi pendant une courte marche durant la pause déj’, le soir en rentrant du travail ou juste avant de se coucher… à vous de trouver les instants Off que vous pouvez mettre dans votre quotidien.
La cohérence cardiaque est un formidable outil pour vous accompagner. 5 minutes 3 fois par jour ou quand vous en ressentez le besoin, prenez le temps de respirer en conscience en enchainant 5 secondes d’inspiration et 5 secondes d’expiration. Il existe des applications qui permettent de faciliter la concentration sur cet exercice. J’aime particulièrement l’application RespiRelax (Des thermes d’Allevard).